LES RAISINS DE LA COLERE
« On restera sur la même
route, dit Tom. La 66, sans changer. Jusqu’à un patelin qui s’appelle
Bakersfield. J’l’ai vu sur ma carte. C’est là que faut que vous alliez,
tout droit.»
C’est
le roman de Steinbeck, Les raisins de la colère, qui fait entrer la
route 66 dans la littérature. Une dramatique épopée qui met en scène la
famille Joad, fermiers de l’Oklahoma, chassés de leur terre par les
rafales de poussières, les chaleurs étouffantes et les promoteurs
immobiliers opportunistes. L’exode des Okies avait pour terre promise
les rivages du Pacifique, le rêve californien. Avec eux, la Route 66
devenait un mythe. Dès lors, toute course vers l’Ouest, la mer,
passerait par les 3 500 km de la Route 66. Il est vrai que la « Mother
Road », ainsi surnommée par le même Steinbeck, se prête à la poésie.
Elle qui épouse les pentes des collines plutôt que de les trancher,
elle qui donne vie aux villes qu’elle traverse au point d’être
surnommée « Main Street of America » (la grande rue des États-Unis).
Dès
les débuts, en 1926, une culture unique en son genre se développa tout
au long de la route. Des milliers de stations-service, de cafétérias,
de motels et d’attrape-touristes fleurissaient le long de la route.
Bien avant l’époque des franchises, chacun de ces commerces était le
fruit du rêve d’un individu. Puis en 1939, le roman de John Steinbeck,
Les Raisins de la colère, faisait entrer la Route 66 dans la
littérature. Cette épopée grandiose retrace l’exode des fermiers de
l’Oklahoma chassés de leurs terres par les tempêtes de poussière et la
crise économique de 1929. Ils allaient tous s’échouer sur les rivages
du Pacifique.